Numéro hors série de l’Humanité, 84 pages.
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Ce numéro hors série de l’Humanité nous invite à nous pencher sur la signification des gilets jaunes en les plaçant dans une perspective historique qui trouve ses racines en 1789. De quoi susciter une réflexion bien utile à notre époque où la contestation sociale prend une ampleur et une forme inattendues.
Dans cette vision dynamique de l’Histoire, la Révolution française ne constitue pas une référence figée dans le passé mais au contraire une expérience politique qui, aujourd’hui encore, inspire nos luttes pour plus de justice sociale, plus d’égalité. Cette publication s ‘attache en effet à faire le lien entre la lutte actuelle des gilets jaunes et celles menées par le peuple français dans les années 1789 à 1794.
Les thèmes essentiels sont passés en revue : la légitimité des révoltes populaires, la paysannerie, la place des femmes dans l’action politique, l’élitisme, la violence, l’abolition de l’esclavage, etc.
Parmi les articles composant ce numéro, tous d’un grand intérêt, nous voudrions souligner particulièrement le chapitre « D’hier à aujourd’hui, l’égalité au cœur » (pp. 36 à 65) qui explore la persistance des valeurs révolutionnaires dans le mouvement jaune. Un réel antidote aux comptes rendus lacunaires et méprisants qui sont, hélas, trop souvent l’apanage de certains observateurs (voir : Les gilets jaunes en proie au mépris de classe).
Extraits :
« Et le monde changea de base »
Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, p.5.
« Cette révolution à la trace indélébile est un héritage bien encombrant pour les puissants, à l’heure où le capitalisme en proie à des contradictions exacerbées redouble d’agressivité pour soumettre les peuples, la nature et le travail humain à ses règles assorties d’une idéologie qui vise à faire accepter toutes les dominations ».
«A quand l’abolition des privilèges»
Julia Hamlaoui, p.45.
« Impunité des puissants, montagne d’inégalités et avantages fiscaux : l’élan révolutionnaire du 4 août 1789 reste d’actualité ».
« Les dividendes versées aux actionnaires des grands groupes battent des records. « Chaque année, les 10% les plus riches perçoivent envron 56.000 euros, les 10% les plus pauvres 8.000 euros. Une différence de 48.000 euros, équivalente à un peu plus de 3,5 années de travail au Smic « , relève dans une note de décembre dernier l’Observatoire des inégalités. L’écart se creuse même (…). Et alors que les salaires plafonnent , que le gouvernement (NDLR : gouvernement français) s’obstine à refuser l’augmentation du Smic, les dividendes versées aux actionnaires des grands groupes ne cessent de battre leurs propres records ».
Terminons par cette citation de Pascal Cherki, député Génération.s de Paris :
« Les gilets jaunes, c’est un premier pas de la classe en soi vers la classe pour soi »,
Un hors-série à découvrir absolument. ■