Marx au XXIème siècle, toujours vivant (suite)

Marx politique

2. La dimension politique

Nous terminions notre article précédent en citant la célèbre 11ème thèse sur Feuerbach :

« Les philosophes ont seulement interprété le monde de diverses manières, ce qui compte c’est de le transformer »1.

Belle introduction pour aborder l’autre aspect de l’œuvre de Marx, son apport concret et toujours actuel dans les luttes sociales, c’est-à-dire, sa dimension politique.

Difficile en effet de parler de Marx sans parler de politique. L’auteur, s’il fut un chercheur à part entière, de par l’ampleur et la rigueur de ses productions théoriques, était aussi un homme d’action. Sa prise de position dans les mouvements révolutionnaires de l’époque, sa participation active à diverses organisations ouvrières, son refuge en Belgique, puis son expulsion du pays, la mise en place de la première internationale ; tout cela en fait un personnage politique de premier plan. Une des caractéristiques essentielles de Marx est justement cette articulation intime et indissociable entre théorie et pratique.

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Marx au XXIème siècle, toujours vivant

Marx sciences sociales

1. Les sciences sociales

Le 5 mai marque le bicentenaire de la naissance de Karl Marx.

Si du côté des sciences sociales et de la gauche, cet anniversaire sera l’occasion de souligner l’héritage scientifique et politique du personnage, à droite, ce sera probablement, au contraire, prétexte à enchaîner les lieux communs sur l’ «obsolescence» de Marx et à distiller des sentences définitives sur la fin des classes sociales et de la lutte qui les oppose, notions largement incomprises, soit dit en passant, par les défenseurs des approches libérales.

Pour ma part, je peux témoigner de la richesse qu’a constitué l’apport de Marx, tant sur le plan scientifique (les sciences sociales) que sur le plan politique (les luttes sociales). Lire la suite

1917 dans les médias, une compassion à sens unique

révolution russe

Février 1917 (8 mars, selon le calendrier grégorien), manifestation à Petrograd

 

Voici cent ans, la révolution d’octobre bouleversait le paysage politique et social de la Russie. Anniversaire traité par les médias dans des tonalités assez contrastées, allant du documentaire historique plus ou moins objectif au reportage focalisé sur l’aversion des classes privilégiées pour cette révolution1.

1. Une « commémoration » partiale Lire la suite

Quand les mots permettent de ne pas penser

Charles Michel idéologie

On sait que le monde politique fait un usage abondant de qualificatifs visant à discréditer leurs adversaires ( 1 ).

Certains termes sont particulièrement à la mode tels que conservateurs, passéistes, résistants au changement, populistes, etc… Lire la suite

Un gouvernement très marqué idéologiquement

gouvernement Michel De Wever

Haro sur les chômeurs

Tout nouveau ministre wallon de l’emploi, Pierre-Yves Jeholet (MR) se lâche dans une interview donnée à RTL : « Je veux dire à certains que le chômage n’est pas une rente. Je veux qu’ils fassent tous les efforts pour retrouver un job. Et que le Forem n’accepte plus cette culture de l’excuse mais les responsabilise. » « Un chômeur qui ne répond pas à une convocation, c’est anormal! Les règles doivent être appliquées strictement, les sanctions également« . Toujours dans le même registre, le ministre juge le Forem « trop gentil ».(1) Lire la suite

Penser dans l’idéologie

 

Caterpillar fermeture usine

 

Usine Caterpillar à Gosselies

 

Dans un article précédent1, je soulignais que les informations véhiculées par les médias grand public reflètent trop souvent une pensée économique et sociale enfermée dans des frontières conceptuelles étanches, dans un espace de pensée où l’extérieur (l’alternative) n’existe pas. C’est

le TINA (There Is No Alternative) des néolibéraux des années 80 qui se prolonge dans la pensée dominante actuelle. Parfois, ce TINA se cache sous le ton très émotionnel de certains articles de presse.

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L’espérance de vie en moyenne

pensions retraite espérance de vie

Un quartier aéré à Bruxelles

 

Dans Le Soir du 29 avril, la veille du 1er mai, le Ministre des pensions Daniel Bacquelaine publie une carte blanche qui pourrait servir de cas d’école à qui voudrait étudier l’utilisation des chiffres et des concepts au service d’une idéologie. Au delà des affirmations plus que contestables qui émaillent ce texte et de l’utilisation à contresens d’un Marx qu’il n’a manifestement pas compris (cf. la notion de valeur travail), je voudrais souligner ici l’utilisation tout à fait abusive des moyennes.

M. Bacquelaine nous affirme en effet que « (…) nous vivons en bonne santé à un âge plus avancé qu’auparavant. L’âge légal de 65 ans a été édicté en 1925, quand l’espérance de vie était de 58 ans, alors qu’elle est aujourd’hui de … 81 ans »1. Propos qui rejoignent ceux qu’il a tenus quelques semaines auparavant sur les plateaux de la RTBF : « On vit plus longtemps, il n’y a aucun doute et on va vivre encore plus longtemps. Et le Belge est en Europe celui qui part le plus tôt à la retraite et quitte le plus tôt le marché du travail. Et donc il faut faire en sorte que l’on travaille plus longtemps »2.

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L’improbable neutralité des sciences économiques

sciences économiques idéologie
Paris – Quartier de La Défense

En 2013, le journal Le Soir titrait : « L’index nuit à la santé des entreprises »1. Loin d’être le seul à s’enquérir de l’état de santé de l’économie, de nombreuses publications expriment la même préoccupation et étendent leur sollicitude à la santé psychologique des « acteurs économiques » : « Les marchés plutôt optimistes pour 2017 »2, « Chili: les marchés inquiets de la grève à la mine de cuivre d’Escondida »3. D’autres fois, il est question du Belge : «  Voici combien le Belge épargne chaque mois »4, « Le Belge a épargné 12,5% de ses revenus »5, « Le Belge travaille près de trois ans de moins que l’Européen »6 .

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